Dans "Le roman d'Hélliopolis", Amélie d’Arschot Schoonhoven évoque son ancêtre arménien Boghos Nubar.

LaLibre.be - Christian Laporte -  12/06  

Livres - Amélie d’Arschot Schoonhoven nous fait partager sa passion.

Au début du XXe siècle, les Belges nourrissaient de très légitimes ambitions un peu partout sur la planète, n’en déplaise aux Anglo-saxons qui ne digérèrent jamais que le Congo tombât dans l’escarcelle de Léopold II… Nos industriels exportèrent non seulement un certain savoir-faire mais contribuèrent aussi à embellir moult coins de la planète. Jusque dans le désert d’Egypte avec la construction d’Heliopolis, cité surgie des sables près du Caire en 1905 à l’initiative d’Edouard Empain et du fils du Premier ministre égyptien Boghos Nubar.

Le duo avait acquis deux mille cinq cents hectares pour l’érection d’une nouvelle ville. Descendante de ce dernier - son arrière-grand-mèreAmélie d’Arschot Schoonhoven  Eva était sa fille -, l’historienne Amélie d’Arschot Schoonhoven fut fascinée par cette aïeule qu’elle connut jusqu’à ses douze ans. C’est qu’elle incarnait le monde envoûtant et étrange de l’Orient. Ses évocations des palais du Caire et d’Héliopolis d’avant la révolution de 1952 furent à jamais gravées dans son esprit.  

Le hasard veut qu’impliquée dans la Villa Empain et la Fondation Boghossian, Amélie d’Arschot ait aussi été amenée à étudier en profondeur la famille Empain. Une belle rampe de lancement pour un roman historique nullement imaginaire puisque reposant sur de nombreuses sources et documents de première main. Le résultat est à la hauteur des attentes car l’auteure nous fait revivre les grands acteurs de la création d’Heliopolis dont les deux "pères" de la ville mais aussi Léopold II qui, ici comme ailleurs, donna un coup de pouce décisif au projet.

Heliopolis séduit encore aujourd’hui car si ce fut une ville sublime sur le plan architectural, elle incarna un certain art de vivre et, en outre, c’était une ville-modèle sur le terrain du vivre-ensemble puisque les cultes y cohabitaient harmonieusement…

Le Roman d’Heliopolis. Amélie d’Arschot Schoonhoven, Avant-Propos,  208 pp., env. 20 €

Christian Laporte