Le président du Parlement européen Martin Schulz a invité mardi la Turquie à s'inspirer de l'exemple de l'Allemagne d'après-guerre et à assumer son passé, à propos du massacre d'Arméniens en 1915 dont Ankara conteste le caractère génocidaire.

"Ma recommandation est d'être aussi ouvert que possible concernant son propre passé, c'est le meilleur moyen d'affronter l'avenir", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse aux côté du ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, en précisant qu'il donnait ce conseil "en tant qu'Allemand".

"Vous devriez affronter votre histoire et autoriser des enquêtes indépendantes et si ces enquêtes indépendantes concluent qu'il s'agit d'un génocide vous devriez le reconnaître", a-t-il ajouté.

"Je dois vivre quotidiennement, surtout en tant qu'Allemand, avec notre passé, qui n'est pas un passé facile. C'est un passé très difficile et les démons du passé de mon pays perdurent jusqu'à aujourd'hui. Tous les jours je suis confronté au passé de mon pays", a souligné M. Schulz en estimant que les nouvelles générations, même si elles n'étaient "pas coupables" devaient faire en sorte que les horreurs du passé ne se reproduisent plus.

Le président du Parlement européen a dit "respecter" la loi française récemment adoptée qui pénalise la négation du génocide arménien. "Je sais qu'il y a beaucoup de gens dans l'Union européenne qui partagent l'opinion des membres du Parlement français", a-t-il ajouté, tout en estimant qu'il revenait à ses yeux à la Turquie "de régler le problème". (AFP, 7 fév 2012)

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