Les Syriens et Libanais d’origine arménienne qui ont déposé une demande de nationalité arménienne pourront désormais obtenir leur passeport à partir des représentations diplomatiques arméniennes à Beyrouth, Damas et Alep, rapportent jeudi différents médias arméniens.

"Ils n’ont plus besoin de se rendre à Erevan pour faire une demande officielle auprès de la police", note la Radio publique d’Arménie sur son site Web. "Le gouvernement a pris cette décision aujourd’hui (jeudi) en vue de faciliter le processus de rapatriement des Arméniens de Syrie", ajoute le site.

Le ministère arménien de la diaspora Hranush Hakobian a, de son côté, souligné que "des milliers de Syriens et de Libanais d’origine arménienne ont postulé une demande de citoyenneté". "Nous allons leurs facilité le processus d’intégration", a-t-il poursuivi.

Selon les services d’immigration à Erevan, quelque 6.000 Arméniens de Syrie ont demandé la citoyenneté arménienne depuis le début du soulèvement contre le régime du président Bachar el-Assad en mars 2011. Et selon des informations recueillies par le site armenews.com, les vols Alep-Erevan sont complets jusqu’au mois d’octobre.

Quelque 80.000 Arméniens vivent en Syrie, notamment à Alep, et 140.000 au Liban, la plus importante communauté au Moyen-Orient. La majorité d'entre eux sont des descendants des survivants du génocide qui a fait plus de 1,5 million de morts sous l’Empire ottoman, il y a 97 ans.

Depuis le début de l’assaut de l’armée syrienne contre les rebelles à Alep, la deuxième plus grande ville du pays, des milliers de Syriens d’origine arménienne ont fui vers Erevan, selon des médias arméniens.

Selon RFE/RL (Radio Free Europe/Radio Liberty), le gouvernement arménien est de plus en plus accusé par l’opposition de ne fournir qu’une assistance minimale à la communauté arménienne de Syrie et surtout à ses membres venus se réfugier en Arménie. Une accusation que rejettent les responsables du gouvernement. "Les organismes gouvernementaux sont prêts à fournir toutes l'assistance nécessaire aux Arméniens qui viennent en Arménie", a insisté Firdus Zakarian, le responsable de la task force du ministère de la diaspora qui a été mise en place récemment pour faire face à l’afflux de réfugiés.

Cité par armenews.com, Artsvik Minasyan, député arménien, estime que "le problème est qu’il n’y a pas de stratégie unique pour l’arrivée des Arméniens qui ont besoin d’aide de l’Etat, d’assistance sur les questions économiques, sociales et financières, et des questions d’organisation liées à la citoyenneté".

Cité par le site d’informations lragir.am, "Arthur Tachian, membre du centre culturel arménien Pashkovski de Krasnodar, estime que les jeunes de Syrie se sentent comme des étrangers en Arménie. Inquiets par la situation socio-économique, ils souhaitent malgré tout obtenir un passeport arménien pour jouir de la double nationalité".

Toujours selon Arthur Tachian, "les autorités arméniennes ne font pas obstacle, de nombreux représentants de la diaspora investiront en Arménie". Mais armenews.com cite toutefois de nombreux réfugiés à Erevan affirmant qu’après seulement deux semaines au pays, ils sentent qu’il est difficile de vivre et de travailler dans leur pays ancestral.

26 juillet 2012

L'Orient Le Jour