Dans la nuit du dimanche 21 octobre 2007 au lundi 22, peu après minuit, une manifestation des Loups Gris [militants d'extrême droite turque] se déverse dans les quartiers de Saint-Josse et Schaerbeek à Bruxelles. Un bistrot appartenant à M. Petrossian, un Arménien d'Irak, est entièrement saccagé aux cris de « Tuez-le, c’est un Arménien ! ».

Mehmet Koksal, le journaliste progressiste d’origine turque, est violemment agressé, traité de "Pic ermeni" ("batard arménien" en langue turque), coupable de « trahison à la patrie » pour sa reconnaissance du génocide arménien.

Une dizaine de minutes plus tard, les policiers arrivent sur les lieux, dispersent les assaillants. Trop peu nombreux, ils n’effectuent aucune arrestation. Les clients et le patron s’en tirent avec une très grosse frayeur, mais les dégâts matériels sont importants. « Tout s’est passé très vite, s’exclame Peter Petrossian, patron du café. Un véritable assaut de barbares. Ils ont tout cassé puis sont repartis. “Les jardins de Babylone” sont fréquentés par des Arméniens, des Arabes, des Belges et même des Turcs. Ne s’y tient aucune réunion à caractère politique ou religieux. »

Le 24 octobre, de nouveau, de 600 à 2000 jeunes gens, dont de violents casseurs, cagoulés et armés de bâtons visent des lieux kurdes et arméniens. L’établissement "Le jardin de Babylone" est encore visé par des pierres. Des dégâts sont provoqués à du mobilier urbain, à des véhicules ou encore à des trams de la STIB. Les manifestants avaient l'intention de se rendre à l'ambassade des Etats-Unis et de saccager les établissements kurdes ou arméniens. Les appels au rassemblement ont été lancés par sms, internet et des chaînes de télévision turcophones qui émettent depuis l'Allemagne.

Le 28 octobre 2007, ce sera d'ailleurs en Allemagne, plus exactement à Berlin, qu'il flottera une ambiance de pogrom . Des nationalistes turcs menaçants attaquent un centre culturel kurde dans le quartier de Kreuzberg. Plusieurs milliers de nationalistes et fascistes turcs se rassemblent à Hermannplatz et hurlent des slogans. Des Kurdes sont attaqués, et cela dégénère en vraie chasse à l’homme. Le syndicat de la police berlinoise a expliqué que ce sont les Turcs qui se sont mis à traquer les Kurdes après la manifestation : "Nous avons pu éviter qu’une violence incontrôlée n’envahisse les rues de Berlin. Ceux qui déferlent en meute dans Kreuzberg, armés de machettes, doivent sentir toute la force d’un Etat démocratique."

22 octobre 2012

 Info Collectif VAN - www.collectifvan.org