Plusieurs mandataires belges d’origine turque effectuent en ce moment (jullet/août 2009) des visites à caractère politique en Turquie.  Ainsi, la députée bruxelloise voilée du CDH (Centre démocrate humaniste, parti francophone centriste), Mahinur Özdemir, participait ce jeudi (30/07/09), accompagnée de ses parents, à l’émission politique “Gökkusaginin renkleri” (les couleurs de l’arc-en-ciel) sur la chaîne de télévision régionale de la province d’Afyonkarahisar Kanal 3, disponible à Bruxelles via satellite.  Parlant longuement de ses hobbies (musique, sport et famille), Mahinur Özdemir a également commenté la campagne électorale régionale 2009 en précisant qu’elle avait eu “plus de difficultés que les autres candidats” bruxellois parce qu’elle porte le foulard islamique. “Mon objectif était de pouvoir être élue au Parlement afin de représenter le plus correctement possible les électeurs, j’ai atteint mon but“, a-t-elle ajouté. A propos justement de cette polémique sur le port du foulard au Parlement bruxellois, Mahinur Özdemir a rappelé que ce sont “les libéraux flamands” qui ont marqué la plus grande opposition à sa prestation de serment tandis qu’un autre élu libéral francophone, Bernard Clerfayt (MR, conseiller communal à Schaerbeek et secrétaire d’Etat fédéral, adjoint au ministre des Finances) lui a apporté le plus grand soutien. “Même Obama a rappelé, lors de son discours au Caire, qu’il ne fallait pas s’attarder sur la tenue vestimentaire des personnes pour pouvoir les considérer comme des êtres humains“, a-t-elle précisé. Interpellée sur le système fédéral belge et une possible désintégration de la Belgique sur base du “modèle tchécoslovaque“, la députée bruxelloise a déclaré “ne pas croire, pour le moment, à ce scénario car les négociateurs se sont mis d’accords pour effectuer une sixième réforme institutionnelle“. Intervenant sur les disparités économiques existantes au sein des entités fédérées, Mahinur Özdemir a précisé qu’”on trouve parfois en Wallonie trois générations de chômeurs, c’est-à-dire des gens qui sont au chômage de père en fils” alors qu’”une telle situation n’est pas possible en Flandre car tout le monde travaille“. “Ainsi, il existe en Belgique une ville comme Mons qui est tellement pauvre qu’elle doit faire appel aux fonds européens“, a expliqué en turc la députée centriste bruxelloise. Qualifiant la Turquie de “mère patrie” et la Belgique de “seconde patrie“, la Schaerbeekoise n’a pas hésité à faire une démonstration de saz (luth turc) en direct sur le plateau de l’émission.  Emir Kir (PS) lors d'un dîner offert en son honneur par la Chambre de commerce et d'industrie d'AfyonMahinur Özdemir n’est pas la seule mandataire belge à passer en ce moment des vacances et faire des rencontres à caractère politique en Turquie. Le secrétaire d’Etat bruxellois, Emir Kir (PS, parti francophone socialiste), a rendu une visite officielle ce vendredi (31/07/09) à la Chambre de commerce et d’industrice d’Afyon où il a participé à un dîner “en l’honneur du ministre d’Etat Kir” dans un luxueux hôtel thermal de la région. “Nous avons vécu une très heureuse journée. Lorsque nous retournons à la mère patrie, nous devenons très émotifs“, a précisé le mandataire socialiste en visite dans la région dont sont originaires ses parents (Emir Kir est lui-même né à Charleroi en Belgique francophone). Interpellé pour savoir si, à l’instar de l’Allemagne, une éventuelle suppression des visas de séjour pour certains groupes professionnelles était à l’ordre du jour du gouvernement bruxellois, Emir Kir a rappelé que “la Belgique a toujours autorisé le sejour des personnes ayant un métier professionnel et qu’en cas de déficit dans un corps de métier la Belgique comble ce manque via les pays avoisinants. Par exemple, la Belgique a besoin d’infirmières. La Belgique cherche actuellement des infirmières sachant parler la langue. Je peux vous dire qu’à ce sujet, les portes de la Belgique vous sont grandes ouvertes. Il est aussi possible de venir comme travailleur si une société vous envoie une invitation“, déclare en turc Emir Kir dans un compte rendu publié par le journal en ligne Afyon Haber. Le secrétaire d’Etat bruxellois a officiellement invité une délégation des hommes d’affaires à Bruxelles et il a lui-aussi promis de revenir à Afyon avec une délégation belge. D’après les statistisques turcs, les exportations de la province d’Afyonkarahisar vers la Belgique se situent entre 11 et 14 millions de dollars (7,7 et 9,8 millions d’euros) par an. Les principaux produits importés vers la Belgique sont les pierres naturelles, le helva (confisserie à base de semoule), le lokoum et la confiture. 

Emir Kir (PS) a également rendu visite, en compagnie de la députée flamande Güler Turan (SP.A), au bourgmestre du district d’Emirdag Cengiz Pala (AKP). Parmi les autres élus belgo-turcs également présents en ce moment dans la même région, on retrouve notammant la sénatrice flamande Fatma Pehlivan (SP.A).

 

(Parlemento – Independent news agency)