M le magazine du Monde – 22/11. Par Adrienne Jean
Fondée en 782 avant J.-C., Erevan a été conquise par ses voisins perses, arabes et ottomans avant de passer dans le giron de l’URSS. Des influences qui invitent à parcourir la cité comme un voyage dans le temps.
Voir le reportage complet acec photos sur le lien :
http://www.lemonde.fr/m-voyage/article/2016/11/22/visite-de-l-armenie-d-hier-et-aujourd-hui-a-erevan_5036004_4497613.html#zaqgUcFSe20Ty7Ws.99
Influences de toujours
« Pizza » locale au Mer Taghe. Terrasse côté rue, nappes à carreaux, grand four à bois : dans cette gargote du centre d’Erevan, au décor inchangé depuis les années 1950, locaux et touristes viennent déguster le lahmajin, la « pizza » arménienne à la fine pâte à pain et à la viande de veau hachée, accompagnée de tan, boisson d’origine perse à base de yaourt salé.
Nuit slave à la Villa Ayghedzor. Dans un quartier résidentiel de l’époque soviétique, cette maison d’hôtes rachetée par l’ONG Family Care distille un charme 1900. Les 20 chambres spacieuses avec parquets cirés, samovars et meubles anciens s’ordonnent autour d’une cour-terrasse ombragée. Une partie des recettes est réinvestie dans les projets de développement de l’ONG.
Partie d’échecs au Chess Bar. À l’instar de la Russie, la République d’Arménie est aussi championne d’échecs. Elle a introduit le jeu dans les écoles, en 2011. Au Chess Bar, comme dans les dizaines de clubs d’Erevan, des joueurs de tous âges disputent des parties sur des tables de bistrot transformées en plateaux et équipées de compteurs électroniques. Bière Kilikia et trophées en prime.
Journée de chine au Vernissaj. Sur ce populaire marché aux puces, étiré derrière la place de la République, les Arméniens viennent chaque week-end brader pour quelques drams les menus trésors d’avant l’indépendance. Samovars, couverts en argent et kilims (tapis) côtoient bibelots de porcelaine et tableaux kitsch reproduisant le mont Ararat, annexé par la Turquie en 1921.
Influences du jour
Séjour feutré à l’Hôtel Tufenkian. Réhabilité par James Tufenkian, un riche businessman américain issu de la diaspora qui a relancé la fabrication de tapis arméniens, ce beau bâtiment du XIXe siècle abrite derrière sa façade en tuf 85 chambres douillettes et design, un restaurant gourmet, un atelier-boutique de tapis contemporains et traditionnels…
Apéro découverte chez In Vino. Depuis le rachat de plusieurs domaines viticoles par des investisseurs étrangers d’origine arménienne, les vins locaux ont retrouvé la cote. Dans ce repaire vintage prisé par les trentenaires branchés, on déguste près de 200 crus locaux, dont les fameux rouges des régions de Vayots Dzor ou de la vallée d’Ararat.
Plongée bibliophile au Matenadaran. L’Église arménienne, démantelée par les Soviétiques, réhabilitée depuis, a produit dès le ve siècle des milliers de manuscrits. Reconnu comme l’un des plus riches musées au monde, le Matenadaran réunit 17 000 ouvrages réchappés de la destruction : traités de philosophie, de médecine, de musique sacrée…
D’or et de soie à l’atelier de Vahan Khachatryan. Figure montante de la mode, le styliste Vahan Khachatryan navigue entre Florence, où il a fait ses classes, et son atelier de couture d’Erevan. Puisant son inspiration dans les enluminures médiévales, les croix khatchkars, l’art arménien, il imagine des tuniques et des robes du soir en soie imprimée, en velours brocardés d’or, version haute couture et prêt-à-porter.
Y aller
— Austrian Airlines propose des vols indirects via Vienne à partir de 290 € A/R et Air France des vols directs au départ de Paris CDG à partir de 336 € A/R.
— Terres d’aventure propose des Circuits-randonnées accompagnées ou en liberté au départ d’Erevan à partir de 1 390 € les 10 jours, vol A/R inclus.
• Adrienne Jean