Euronews - 12/04
Au lendemain de la réélection sans suspense du président Aliev, le pétrole continuera-t-il à couler à flots en Azerbaïdjan ? Alors que les observateurs européens ont dénoncé des malversations lors des présidentielles, les échanges commerciaux pourraient eux aussi subir quelques perturbations.
Malgré un sous-sol riche en hydrocarbures, l'or noir n'est pas infini. "Les quantités de pétrole baissent et en ce qui concerne le gaz, ce n'est pas beaucoup mieux. Donc je pense que les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Occident vont se redessiner ces prochaines années. Dans une certaine mesure, les Occidentaux ont effectivement besoin de l'énergie d'Azerbaïdjan, mais ils peuvent aussi poser des questions difficiles à Bakou", explique Thomas de Waal, journaliste spécialiste du Caucase.
Alors que l'Azerbaïdjan possède les vingtièmes réserves mondiales de pétrole, la production baisse effectivement d'année en année dans le pays. Détenteur du pouvoir depuis 15 ans, Ilham Aliev en a fait le moteur de son autorité, défiant toujours la concurrence de son ennemi et voisin arménien. Avec moins de réserves et toujours autant d'autoritarisme, l'Europe pourrait bien s'éloigner de son allié caucasien, au profit de ses voisins.
"L'Union européenne n'a pas vraiment de pouvoir dans ce cas, tous les pays ne parlent pas d'une seule voix et je pense que, pour l'Europe, les pays prioritaires dans la région sont plutôt la Géorgie et l'Ukraine. Donc malheureusement je ne crois pas que l'Azerbaïdjan fasse vraiment partie des grandes discussions politiques européennes", souligne Thomas de Waal.
Près de vingt ans après l'accord de partenariat et de coopération avec l'UE, la rente pétrolière ne suffira peut-être plus à entretenir les amitiés. Mais malgré les tensions des projets ambitieux subsistent, comme la construction du pipeline reliant la mer Caspienne à l'Europe.