Communiqué
Dans un communiqué mis en ligne le 13 décembre dernier, le Centre pour l’Egalité des chances et la lutte contre le racisme réagit au scandale suscité par la révélation de propos tenus par l’une de ses fonctionnaires au cours d’une formation à laquelle participaient des policiers. Il déclare assumer « sa faute et regrette les propos tenus mais il conteste complètement l'intention antisémite qu'on leur prête ». S’agissant de l’émotion et des protestations suscitées par ces révélations, il ajoute : «il s'agit d'une nouvelle provocation tendant à décrédibiliser le travail du Centre… ».
Un organisme public qui prétend se vouer à la lutte contre le racisme, mais qui ne dénonce ni ne lutte contre les partisans du génocide ne peut se plaindre de son discrédit.
En effet, alors que le CECLR a été un des moteurs de l’adoption de la loi du 23 mars 1995 réprimant le négationnisme du génocide perpétré par les nazis, alors que son directeur adjoint, le professeur Edouard Delruelle, n’ignore pas le danger que constituent pour notre pays ceux qui nient le génocide des Arméniens et celui des Tutsi et s’est clairement prononcé, à titre personnel, en faveur de l’extension de la loi (1), alors que ce négationnisme gangrène des fonctions vitales pour l’avenir (la politique, le culte, l’enseignement), alors qu’il est à l’origine de violences sans précédents, telles que les émeutes qui ont semé le désordre à Schaerbeek et Saint-Josse-ten-Noode, en octobre 2007, au cours desquelles un café a été saccagé et son patron agressé aux cris de « Tuez-le, c’est un Arménien », le CECLR reste sourd et muet devant la corruption croissante de notre pays par le négationnisme importé de Turquie.
Le crime de génocide est la manifestation la plus aiguë et massive du racisme. Le négationnisme de la Turquie et de ses relais en est la prolongation. Toute forme de lâcheté face à l’impunité de la Turquie bloque le processus de démocratisation de ce pays et encourage les Etats à enfreindre la loi internationale.
Le CECLR retrouvera donc son honneur perdu lorsqu’il prendra la tête de la résistance belge face au négationnisme.
Le 16 décembre 2011
Le Comité des Arméniens de Belgique
(1) « Et puisque il y a aujourd’hui des gens très nuisibles qui, pour des raisons politiques, nient le génocide arménien ou le génocide tutsi, je pense à titre personnel qu’il faut étendre la loi de 95 à ces deux crimes contre l’humanité ». (Rapport du CECLR pour 2007, page 158).