Le Comité des Arméniens de Belgique est consterné par l'extradition de l'officier Safarov par la Hongrie vers l'Azerbaïdjan, ainsi que par sa libération immédiate en Azerbaïdjan, où il est traité en héros.
Pour rappel, lors d'un stage linguistique organisé par l'OTAN en Hongrie en 2004, cet officier azéri s'était introduit dans le dortoir où dormait un jeune officier arménien de 20 ans, Gurken Markaryan, et avait tranché sa tête de seize coups de hache.
Condamné à vie en 2006, dont 30 ans de prison incompressibles, en Hongrie, il a été extradé le vendredi 31 août vers l'Azerbaïdjan où, le chef de l’Etat, Ilham Aliev, l'a immédiatement gracié et libéré. Il avait déjà été déclaré héros national dans son pays pour son forfait.
Cet événement illustre l'état d'esprit qui règne en Azerbaïdjan, où une hostilité raciale et radicale à l'égard des Arméniens est attisée quotidiennement par les autorités et où le meurtre d'un Arménien, y compris celui d'un dormeur dans une capitale européenne, est présenté comme un acte légitime.
En mai dernier, l'Arménie avait renoncé à participer au concours de l'Eurovision à Bakou, craignant pour la vie de ses ressortissants, le gouvernement azéri refusant de garantir leur sécurité. La décision de l'Arménie, exceptionnelle dans l'histoire de l'Eurovision, sera peut être mieux comprise aujourd'hui.
La Hongrie, comme les autres pays européens, ne pouvait ignorer que l’extradition serait suivie d’une libération rapide du meurtrier. Cet acte est symptomatique d'un grave dysfonctionnement dans l'application de la Convention de Strasbourg sur le transfert des personnes condamnées. La Hongrie, qui connait une régression démocratique sous le gouvernement actuel, doit une explication complète à ses partenaires européens.
Le Comité des Arméniens de Belgique appelle le ministre des Affaires étrangères et le gouvernement belge à réagir fermement à cet événement et à condamner sans équivoque tant les décisions de l'Azerbaïdjan que la compromission de la Hongrie. Il appelle tous ceux que cet événement inquiète à intervenir auprès des élus ou du gouvernement belge afin de les inciter à s'exprimer clairement à ce sujet et à demander des explications à leurs partenaires hongrois.
Contact presse: André Gumuchdjian, Vice-président du Comité des Arméniens de Belgique