« …quand on joue la carte du communautarisme, quand on va chercher des électeurs en flattant des communautés (…) on va dans la voie d’un soutien au radicalisme. » (Didier Reynders au Grand Oral de La Première-RTBF-Le Soir, le 25 janvier 2014 au sujet des jeunes Belges qui partent en Syrie)
Bravo, Monsieur le Vice-premier Ministre, pour ce rappel de vos principes, qui devraient être respectés dans tous les partis belges !
Mais alors, pourquoi avoir cautionné la décision de l’association Europalia d’offrir ses vitrines à la Turquie en 2015, l’année même du centenaire du génocide qui vit l’anéantissement des Arméniens, des Assyriens et, plus tard, des Grecs de l’Empire ottoman,et que la Turquie persiste à nier? Pourquoi cette concession au négationnisme d’Etat, le plus extrême des radicalismes ?
Il ne s’agit pas de politique mais seulement de culture, me direz-vous. Certes, mais vous savez bien que jusqu’à ce jour, en Turquie, on continue à effacer les traces culturelles des peuples détruits. De plus, comment alors comprendre ceci : «Didier Reynders a estimé hier que cet Europalia était aussi "une belle opportunité de nouer des liens avec la communauté turque de Belgique". (Lalibre.be - 3 octobre 2013) ?
Ne serait-il pas plus conforme à nos valeurs et plus respectueux de la mémoire de ceux qui sont tombés durant la Première Guerre Mondiale, les 180.000 soldats de nos alliés britanniques et français tués aux Dardanelles, et ces centaines de milliers de chrétiens qui faisaient la richesse de l’Empire ottoman, de postposer la fête ? En 2023, la Turquie célèbrera le centenaire de sa naissance. Ne serait-ce pas là un bien meilleur rendez-vous ?
Michel Mahmourian
Président du Comité des Arméniens de Belgique