RTBF.be - 20/07
Interrogé ce mercredi à la Chambre au sujet du récent coup d’État avorté en Turquie, le Premier ministre Charles Michel a déclaré: "Je le dis avec la plus grande solennité au nom du gouvernement, ce qui se passe aujourd'hui en Turquie – et je mesure le mot que j'utilise – est un dérapage, est une dérive autoritaire totalement inacceptable que nous condamnons".
"Que se passe-t-il en Turquie pour l'instant? Le constat est clair: de plus en plus, et pas seulement ces derniers jours, la Turquie est en train de tourner le dos aux valeurs européennes, de tourner le dos au projet européen. Ici et maintenant, on ne peut que constater que l'adhésion de la Turquie n'est rien d'autre qu'un mirage dans la situation que nous connaissons aujourd'hui" a-t-il poursuivi.
"Ligne rouge infranchissable"
Pour Charles Michel, "si la peine de mort devait être rétablie, cela constituerait une ligne rouge infranchissable à nos yeux".
Interrogé dans un journal flamand, le porte-parole de l'ambassade de Turquie a affirmé que des organisations flamandes soutenaient le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être à l'origine du coup d’État, et que le gouvernement flamand entretenait de bonnes relations avec ce mouvement. Ces déclarations, après avoir été condamnées par le ministre-président flamand, Geert Bourgeois, ont été qualifiées d'inacceptables par le Premier ministre.
Le gouvernement a demandé que l'ambassadeur de Turquie soit convoqué aux Affaires étrangères pour fournir des explications, a indiqué ce mercredi Charles Michel. "Nous n'allons pas baisser les yeux, nous n'allons pas nous boucher les oreilles. Nous n'acceptons pas que des milliers de fonctionnaires, professeurs, et magistrats soient mis en cause. C'est une dérive que nous ne pouvons pas tolérer, nous défendons l’État de droit et la démocratie". La Belgique "va se mobiliser dans toutes les enceintes (dont l'OTAN) pour porter ces valeurs".