Sur France Musique, la violoncelliste franco-arménienne Astrig Siranossian revient au micro de Jean-Baptiste Urbain, sur la crise qui secoue le Haut Karabagh et l’importance de la musique pour la communauté arménienne.

“La musique a toujours été un moyen de survie, qui a dépassé les frontières, c’est un patrimoine culturel qu’il est difficile de détruire”.

Le Monde (article de Marie-Aude Roux 15/01/2021) la désigne parmi « les douze artistes à suivre cette année ».

Opulente chevelure bouclée et grands yeux noirs, la violoncelliste Astrig Siranossian a quelque chose d’une princesse d’Orient. Un maintien, une grâce, que reflète son jeu subtil et profond, aussi brillant par les couleurs et la virtuosité que fascinant par les abîmes qu’il frôle.

En 2017, la Française a fait forte impression au prestigieux Concours Reine Elisabeth de Belgique dans un élégant et sensuel Concerto n° 2 de Haydn. L’année suivante, son doublé consacré au Deuxième Concerto de Penderecki et au Concerto d’Aram Khatchatourian, paru chez Claves Records, a d’emblée marqué la discographie. Un père pianiste, chef d’orchestre et directeur de conservatoire – celui de Romans-sur-Isère (Drôme), qu’il a dirigé durant quarante ans –, une sœur violoniste virtuose : dans la famille Siranossian, la musique se respire comme l’air. « Je n’ai jamais envisagé autre chose qu’être musicienne, constate la jeune femme de 32 ans. Je me souviens qu’en maternelle, devant l’incrédulité de ma maîtresse, j’avais apporté un disque de Jacqueline du Pré et Daniel Barenboim. »

La violoncelliste était en tournée aux Etats-Unis lorsque s’est abattue sur le monde la pandémie de Covid-19. Le dernier concert du 8 mars à San Francisco annulé, elle a sauté dans un avion pour rejoindre la France, le premier confinement et l’arrêt de toute vie artistique. Son dernier disque, Dear Mademoiselle, enregistré chez Alpha Classics, est sorti le 6 novembre. Un magnifique album dédié à la pédagogue, pianiste et compositrice française, Nadia Boulanger, enregistré avec le pianiste Nathanaël Gouin, appétant florilège de pièces de ses disciples – Stravinsky, Carter, Philip Glass, Piazzolla, Michel Legrand, Quincy Jones –, à l’instar de Daniel Barenboim dont le clavier accompagne ici la composition de celle que tous appelaient « Dear Mademoiselle ».

Dès le mois d’octobre, le second confinement avait propulsé la jeune femme sur la terre arménienne de ses origines. « J’y suis allée trois fois afin de porter assistance par la musique aux enfants des camps de réfugiés du Haut-Karabakh, relate-t-elle. Mon père aussi aidait les compositeurs arméniens pendant l’ère soviétique, en leur apportant du papier à musique. Avec mon association, j’avais pris le relais pour les instruments et le matériel musical. Mais la guerre a fait évoluer les choses : cela m’a fait du bien de retrouver les fondamentaux de la musique populaire. »

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