Exposition "Les Arméniens. Images d'un destin" au Musée de la Photographie de Charleroi. De 1906 à 1939, un panorama photographique inédit retrace le destin de cette nation marquée par la déportation et le génocide. Une leçon d’art et une exposition d’histoire.
L’université Saint-Joseph a été fondée, à Beyrouth, par des pères jésuites. Parmi leurs outils de travail en ce tout début de XXe siècle, il y a la photographie. C’est par ce biais que la lumière peut se faire sur le destin dramatique du peuple arménien. Car, dans les profondeurs de cette université libanaise, se cache un trésor: des archives riches de plus de 75000 clichés, tirages, négatifs souples et négatifs sur verre.
C’est Xavier Canonne, directeur du Musée de la photo, qui s’est vu confier le rôle de conseiller scientifique pour la sauvegarde de ce patrimoine. Un premier résultat est donc visible: plus de cent photos, soit des tirages d’époque, soit de nouvelles impressions réalisées par l’équipe du musée, qui témoignent de l’oppression subie par les Arméniens au tournant du siècle. Cette exposition ressort évidemment du devoir de mémoire, c’est aussi un rendez-vous avec l’histoire: «C’est en 1915 qu’a eu lieu le génocide arménien. Dans quelques mois, on en commémorera donc le centenaire. Reconnu par une bonne part de la communauté internationale, ce génocide continue à être nié par la Turquie, principale coupable, à l’époque, des exactions commises».
Cette expo, dont les contraintes didactiques ne prennent jamais le pas sur l’émotion véhiculée par les photos, a été rendue possible par un partenariat inédit entre le Musée de la photographie, l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et la Fondation Boghossian.