Ankara continue de lutter contre les conditions d’adhésion de l’Union européenne
Le Conseil des ministres des Affaires Etrangères de l’Union européenne des 7 et 8 décembre derniers a abordé la question conflictuelle de la demande d’adhésion de la Turquie. En dépit de l’exaspération généralisée qui s’exprime dans les pays membres, le Conseil a choisi de laisser une dernière chance à la Turquie de remplir ses nombreuses promesses non tenues, et notamment à propos de la non reconnaissance de Chypre. En effet, une partie du territoire européen reste occupée à Chypre par l’armée turque.
A propos du refus de la Turquie de ratifier le protocole d’Ankara impliquant sa reconnaissance de Chypre, le Conseil note « avec un profond regret, qu’en dépit de ses appels répétés, la Turquie continue de refuser de s’acquitter de son obligation de mise en œuvre non discriminatoire du protocole additionnel à l’accord d’association », et que « la Turquie n’a fait aucun progrès vers la normalisation de ses relations avec la République de Chypre ». Les conclusions du Conseil stipulent qu‘« en l’absence de progrès sur cette question, le Conseil maintiendra les mesures prises à partir de 2006 », allusion faite au gel de l’ouverture de huit chapitres des négociations et à l’interdiction de clôturer les autres.
Bien entendu, le Conseil se félicite « des efforts importants diplomatiques déployés pour normaliser les relations avec l’Arménie, […]. Il espère la ratification et la mise en œuvre des protocoles dès que possible » La Fédération Euro-Arménienne regrette que le Conseil Européen ait passé sous silence la duperie mise en œuvre par la Turquie : Dès la signature des protocoles, Ankara a créé un obstacle majeur à leur ratification en évoquant des conditions supplémentaires et étrangères aux accords, niant ainsi son engagement signé à lever le blocus de l’Arménie et à normaliser ses relations avec ce pays.
« Il est évident qu’en signant en grandes pompes ces protocoles, la Turquie avait pour objectif de neutraliser les critiques de l’Union européenne sur le négationnisme du Génocide des Arméniens et le blocus de l’Arménie voisine. Aussi, nous sommes naturellement pessimistes quant à la bonne foi de la Turquie » a affirmé Hilda Tchoboian, Présidente de la Fédération.
Les conclusions du Conseil mentionnent également l’Accord intergouvernemental sur le gazoduc Nabucco contournant la Russie, pour affirmer que « la Turquie est un acteur régional important, notamment pour la sécurité au Moyen-Orient et le Caucase du Sud et joue un rôle-clé dans l’approvisionnement énergétique et la promotion du dialogue entre les civilisations ».
« Les formules lisses, habituelles du Conseil, cachent mal la crainte qu’inspire à l’Europe la dérive politique néo-ottomane, impériale et islamiste de ce pays. Une telle Turquie, intransigeante face aux exigences légitimes de l’Union ne peut pas être un facteur de sécurité, ni un partenaire fiable pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe » a conclu Hilda Tchoboian.
Coomuniqué de la Fédération Euro-arménienne pour la Justice et la Démocratie