France 24 - 28/04/2018
Les autorités arméniennes ont refusé vendredi 27 avril de négocier avec le chef de la contestation Nikol Pachinian, qui a été accueilli en "héros" en province, lors d'un déplacement à la rencontre de ses partisans dans cette ex-république soviétique du Caucase. "Nous ne permettrons pas qu'on vole au peuple sa victoire !", a lancé le député et opposant de 42 ans, en quittant dans l'après-midi la capitale Erevan pour se rendre à Gioumri, la deuxième ville du pays, accompagné de centaines de ses partisans en voiture.
Sur le chemin, des familles entières sortaient de leurs maisons pour le saluer en lui offrant du pain et du sel, ainsi que des fraises, selon un journaliste de l'AFP. Cette visite en province intervient alors que le Premier ministre par intérim Karen Karapetian a rejeté la proposition de Nikol Pachinian d'une rencontre vendredi matin dans un grand hôtel d'Erevan, en présence de la presse.
Élection d'un nouveau Premier ministre le 1er mai
"Le Premier ministre par intérim juge sans perspective de participer à des négociations qui ne permettent pas de trouver une solution" à la crise qui secoue l'Arménie depuis deux semaines et où "une partie dicte son agenda à l'autre", a déclaré à l'AFP son porte-parole Aram Araratian.
Pour sa part, Nikol Pachinian a aussitôt accusé le Parti républicain, dont Karen Karapetian fait partie, de chercher à "approfondir la crise" politique dans le pays.
Le président du Parlement arménien Ara Babloïan a annoncé jeudi la convocation d'une réunion extraordinaire le 1er mai consacrée à l'élection d'un nouveau Premier ministre, après la démission de Serge Sarkissian le 23 avril sous la pression de dizaines de milliers de manifestants.
Nikol Pachinian, qui se présente comme le "candidat du peuple", doit être proposé à ce poste par le bloc d'opposition Yelk. Mais le Parti républicain au pouvoir dispose toujours d'une majorité au Parlement et a théoriquement toutes les chances de faire élire son candidat. L'opposant a par ailleurs annoncé la suspension des protestations pour deux jours, vendredi et samedi, après treize jours d'une mobilisation marqués par le blocage des routes et de fortes perturbations du trafic, "pour que le peuple puisse se reposer un peu".