Le CCAF exprime son indignation à la suite de la provocation antiarménienne qui a eu lieu dans la cathédrale sainte vierge du site hautement symbolique d'Ani ( ancienne capitale médiévale de l'Arménie dont la France avait demandé l'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO). En donnant l'autorisation au MHP, parti d'extrême droite branche légale des «Loups gris», de tenir une "prière" musulmane dans ce haut lieu de l'histoire de l'Arménie et du christianisme, les autorités turques se sont une nouvelle fois prêté à une instrumentalisation explosive des sentiments religieux à des fins nationalistes Le chef du MHP, Devlet Bahceli, a en effet justifié cette "prière" en forme de manifestation avec force drapeaux et emblèmes de la domination turque, comme un "acte de protestation" contre la messe qui avait été célébrée le 19 septembre en l’église Sainte Croix d’Aghtamar! , après 95 ans d'interdit.
Le CCAF dénonce cette nouvelle provocation qui s'inscrit dans la droite ligne de la politique d'anéantissement poursuivie depuis plus d'un siècle par les autorités turques contre le monde arménien et qui a atteint son point d'orgue avec le génocide de 1915, à l'encontre duquel elles poursuivent leurs menées négationnistes.
Nous appelons les autorités françaises ainsi que tous les défenseurs de droits de l'homme et de la démocratie en Turquie à condamner cette agression ouverte et cette profanation à l'encontre d'un des édifices les plus sacrés et les plus prestigieux de l'histoire du peuple arménien.
Une agression qui appelle une relance de la mobilisation et des initiatives politiques contre le fléau de l'ultranationalisme et du négationnisme, expression de l'arménophobie structurelle des pouvoirs turcs successifs, depuis au moins 1915.
2 octobre 2010
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