Le CCAF a appris avec consternation les révélations du site Wikileaks selon lesquelles Jean-David Levitte, (conseiller diplomatique de l’Elysée) en visite à Ankara le 29 mai 2007 aurait confié à ses interlocuteurs que "Sarkozy s’assurera que le projet de loi du génocide arménien [pénalisant le négationnisme] meurt au Sénat français." Ces propos contreviennent aux engagements du candidat UMP à la présidence de la République, qui le 24 avril 2007 avait déclaré dans une lettre adressée au CCAF que « la France doit non seulement condamner le négationnisme par la loi, mais ne jamais accepter une quelconque propagande d’État. »
La mise en souffrance de cette loi qui attend depuis quatre ans d’être inscrite à l’ordre du jour du Sénat pourrait ainsi s’éclairer d’un jour nouveau. Quant à ces années perdues, elles ont été opportunément exploitées par le négationnisme, qui a profité de la tolérance ainsi accordée et des carences législatives à son égard pour s’exprimer de plus belle, en particulier sur l’internet francophone.
Le CCAF déplore vivement cette situation qui ne peut être ressentie que comme une offense par l’ensemble des Français d’origine arménienne qui sont tous issus du génocide et comme un encouragement tacite aux pires turpitudes de l’état turc, comme l’a souligné un des ses responsables dans une tribune publiée aujourd’hui dans le Monde et au contenu de laquelle nous nous associons.
Nous exigeons solennellement que la loi incriminant le négationnisme votée par l’Assemblée nationale le 12 octobre 2006 soit présentée dans les meilleurs délais pour discussion à l’ordre du jour de la haute assemblée. Il en va de la bonne observance de la démocratie autant que du respect dû aux victimes du premier génocide du XXe siècle dont la dignité et la mémoire n’en finissent pas de subir les atteintes insupportables du négationnisme d’Etat de la Turquie.
Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France