Suite au refroidissement des  relations entre Israël et la Turquie, la Knesset doit discuter du  génocide arménien. Ce sera la première fois que le parlement israélien  discutera du sujet, l'Etat hébreu ayant toujours évité de l'aborder  lorsqu'Ankara et Jérusalem étaient encore alliées.
   Une commission de la Knesset a annoncé  son intention de tenir le premier débat public sur le génocide  arménien, un signe supplémentaire de la détérioration des relations  entre Israël et la Turquie.
 Israël s'est longtemps abstenu  d'organiser un débat public sur le massacre des Arméniens par les forces  turques en 1915, évitant également de parler de ''génocide'' de peur  porter un coup à son alliance diplomatique de longue date avec la  Turquie.
 Ces dernières années, l'ancien député  du Meretz Haim Oron n'avait cessé de tenter de soulever la question à la  commission sur l'éducation de la Knesset. Toutefois les responsables du  gouvernement avaient toujours fait en sorte d'annuler le débat.
 En 2010, alors que les relations avec  Ankara ont commencé à se refroidir à la suite de l'envoi de la flottille  turque du Mavi Marmara pour violer le blocus de Gaza, Haim Oron a été  autorisé à discuter du génocide arménien au sein du comité des Affaires  étrangères et de la Défense. La réunion avait toutefois était fermée aux  médias.
 Cependant, mettant en lumière la  détérioration des liens entre les deux pays, la Knesset a approuvé mardi  17 mai, sous l'impulsion de la député du Meretz Zehava Gal-On, la tenue  du premier débat public sur le génocide arménien.
 S'exprimant devant les députés, Zehava  Gal-On a déclaré qu'elle estimait que c'était ''un devoir pour la  Knesset de prendre une position claire sur le sujet, particulièrement  face au long silence d'Israël.
 ''Il est important de souligner que  l'obligation morale de reconnaitre le génocide arménien n'est pas une  question d'appartenir à la gauche ou à la droite'', a poursuivi Z.  Gal-On.
 La député du Meretz a ajouté que  l'effort pour amener le sujet au cœur d'un débat public a été associé,  au fil des années, à des représentants israéliens de tous les bords  politiques, dont des responsables de la droite comme le ministre Likoud  Benny Begin, le ministre Israël Beitenou Uzi Landau et le président de  la Knesset Reuven Rivlin.
 ''Cela fait trop longtemps que le  génocide arménien a été utilisé comme un pion par le ministère israélien  des Affaires étrangères'', a affirmé Z. Gal-On, soulignant qu'Israël  avait choisi de ''sacrifier les valeurs de la mémoire, la reconnaissance  et la commémoration sur l'autel d'intérêts minimes''.
 ''Ainsi Israël a choisi d'adopter la  position turque, qui refuse de reconnaitre le génocide arménien'', a  conclu la député du Meretz.
 En 2007, la Knesset avait décidé de  classer une proposition pour un débat parlementaire sur le génocide  arménien, en conformité avec la demande du Premier ministre Ehoud  Olmert.
 Tsipi Livni, la ministre des Affaires  étrangères de l'époque, avait également demandé le retrait de la  proposition de Haim Oron de l'ordre du jour de la commission  parlementaire sur l'éducation, la culture et les sports.
 Elle avait affirmé que le débat aurait  pu déstabiliser les relations diplomatiques avec la Turquie, qui nie  toute responsabilité pour la mort d'environ un million d'Arméniens lors  de la première guerre mondiale.
 Le député Haim Oron avait affirmé  qu'avant le vote, Tsipi Livni l'avait appelé deux fois pour lui demander  de retirer la proposition. ''Cette enquête, nous la devons aux  Arméniens, surtout à un moment où nous devons lutter pour préserver la  mémoire de notre propre peuple''.
 Il avait ajouté qu'il avait tenté que  le débat aboutisse à une résolution de la Knesset reconnaissant le  génocide perpétré contre les Arméniens par les forces de sécurité  turques.
 D'importants membres de la communauté  arménienne en Israël avaient observé le vote depuis le balcon des  visiteurs de la Knesset et avaient fait part de leur déception de la  décision.
Par Marie-Rose Granget
Guysen News International
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