Suite à l’agression antisémite de sa fille Océane au Centre sportif de Neder-over-Heembeek, Dan Sluijzer a accepté de répondre à nos questions et de nous faire part de son sentiment sur cette affaire.

Est-ce la première fois que votre fille est confrontée à un problème d’antisémitisme dans son école (Athénée des Pagodes, Bruxelles) ? Pas de cette manière. Par le passé, on l’avait insultée quelques fois, mais cela n’a jamais atteint cette intensité de violence. Comme je suis de tempérament réactif, j’en avais parlé au proviseur, mais à chaque fois, il me répondait que je ne devais pas généraliser.

Que s’est-il réellement passé ? Lors de cette activité sportive (football féminin), ma fille avait demandé à certaines filles d’origine marocaine d’arrêter de l’insulter sans cesse et de faire preuve de respect à son égard. Quand une des filles de ce petit groupe a glissé à la meneuse qui malmenait ma fille qu’elle était juive, cette dernière a giflé Océane à deux reprises, l’a traitée de sale juive, et ensuite les cinq filles l’ont rouée de coups. Elle a eu une commotion cérébrale et une inflammation des cervicales.

Comment a réagi la direction de l’école ? Silence radio. Elle n’a même pas pris la peine de nous contacter pour prendre des nouvelles de notre fille. Suite à l’intervention de Viviane Teitelbaum, le monde politique bouge, et j’ai appris que la Ministre de l’Education était intervenue. J’aimerais vous dire que la réaction de la communauté juive a été exemplaire. Non seulement j’ai eu de nombreux témoignages de sympathies de toute une série de personnes, mais des dirigeants communautaires comme Julien Klener, président du Consistoire israélite de Belgique, ou Maurice Sosnowski, président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), m’ont très rapidement téléphoné pour m’apporter leur soutien. Je suis très fier d’appartenir à une communauté juive solidaire et unie.

Que comptez-vous faire pour la suite de la scolarité de votre fille ? C’est difficile. Elle est encore sous le choc et elle a peur de retourner à l’école. Je ne demande pas le renvoi des cinq filles qui ont agressé ma fille, mais je ne veux pas qu’on oublie ce qui s’est passé. Il faut tirer des leçons de cet incident. Je suis déterminé à aller jusqu’au bout. J’ai choisi d’inscrire ma fille dans cette école par ouverture d’esprit et voilà ce qui se passe en retour. Ce n’est pas normal.

Songez-vous à inscrire votre fille dans une école juive ? J’y pense, mais l’école Ganenou se situe  loin de notre domicile. Cette décision n’est pas simple à prendre pour toute une série de raisons.

 

par Nicolas Zomersztajn- publié le 22/11/2011

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