Communiqué du CCAF
Le vote du 22 décembre par l'Assemblée nationale d'une proposition de loi transposant une décision-cadre de l'Union Européenne sur le négationnisme est en train de provoquer une série de pressions inadmissibles de la Turquie sur la France.
Le CCAF est consterné par ces menaces et s'en étonne. En quoi la Turquie se sent-elle mise en cause par une mesure qui ne la nomme pas et ne concerne que les limites que la France souhaite imposer à la propagation du négationnisme sur son territoire ? La volonté turque d'exporter dans la République française son propre négationnisme d’État est-elle à ce point prioritaire à ses yeux pour justifier le rappel de son ambassadeur ou geler ses contrats avec Paris ?
Nous invitons les dirigeants de l’État turc à garder leur calme, à rester à leur place et à cesser leurs ingérences insupportables dans la politique intérieure de la République et sur ses instances représentatives.
Plutôt que de dicter leur volonté à la France et de dire à nos députés comment il convient de voter, que les dirigeants de cet état autoritaire commencent par respecter la liberté d'expression, qu'ils libèrent les 70 journalistes actuellement embastillés, qu'ils rendent la liberté à Ragip Zarakolu, premier Turc à avoir reconnu le génocide des Arméniens et qu'ils aient le courage de suivre son exemple en la matière, plutôt que de se solidariser avec les assassins du peuple arménien comme ils n'ont jamais cessé de le faire.
Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France
CCAF