Ce mercredi 24 octobre, un monument dédié aux Roms massacrés pas les Nazis est inauguré à Berlin par la chancelière allemande Angela Merkel. Le monument se trouve devant le Parlement allemand, à côté des monuments aux victimes de la Shoah et aux victimes homosexuelles assassinées par les Nazis. Selon les chiffres officiels, presque 500 000 Roms et Sinti ont été tués par les Nazis.

Le monument, créé par Dani Karavan, sculpteur israélien, présente un puits avec une stèle sur laquelle se trouve une fleur toujours fraîche.

Selon l'historien allemand Wolfgang Wippermann, le « Porajmos », terme utilisé pour désigner le génocide des Roms, et dont la signification est « dévorer », n'a été - pendant plusieurs années - ni reconnu ni étudié par les historiens européens y compris allemands.

Selon Romani Rose, président du Conseil central allemand des Sinti et des Roms, si les nazis reconnaissaient facilement les Juifs par leur différence religieuse, dans le cas des Roms cela leur était plus difficile car la plupart des Roms étaient catholiques. Pour arriver à les identifier, les Nazis ont étudié leurs particularités ainsi que leur généalogie sur plusieurs siècles pour trouver des racines tziganes justifiant leur déplacement vers les camps de concentration. Les Nazis traitaient souvent les Roms en cobayes afin d'effectuer des expérimentations médicales.

Ce n’est qu’en 1982 que le génocide des Roms a été reconnu par la République fédérale d'Allemagne, par une déclaration du chancelier Helmut Schmidt.

En 1997, le président fédéral de l'époque, Roman Herzog, a précisé dans son discours: "Le génocide perpétré envers les Sinti et Roms a été exécuté pour les mêmes motifs de folie raciale, avec la même préméditation, avec la même détermination d'extermination planifiée et définitive que celui des Juifs."

Actuellement, sur les 11 millions de Roms qui vivent en Europe, sept millions se trouvent au sein de l’Union européenne : une grande majorité est concentrée en Europe centrale et du Sud-Est, en Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie.

C’est la plus importante et la plus pauvre minorité ethnique d'Europe, régulièrement victime de discriminations et de racisme.

Le président du Conseil central allemand des Sinti et Roms dénonce la situation actuelle des Roms en Roumanie - où l’esclavage dont ils étaient victimes a été aboli en 1856 - en Bulgarie, en Hongrie, en Slovaquie, en France et en Italie.

Après 1989 et la chute du communisme, on a assisté à une émigration des Roms vers les pays d'Europe occidentale, dont la France et l'Italie.

Actuellement, l’Allemagne abrite plus de 70 000 Roms ayant la nationalité allemande et comme l’estime l'historien allemand Wolfgang Wippermann, « ces gens-là ne sont pas des vagabonds et ils vivent ici depuis 600 ans avec leur famille ».

Depuis 1997, la minorité des Roms fait partie des 4 minorités protégées en Allemagne. On n’y trouve plus de Camps de concentration.


24 octobre 2012
Collectif VAN – D’après dépêches.