Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a multiplié ces derniers temps les déclarations haineuses à l'encontre des Arméniens. Le 16 novembre, à l'occasion d'une cérémonie marquant le 20e anniversaire de son parti, "Nouvel Azerbaïdjan", il désignait le lobby arménien comme le principal ennemi de l'Azerbaïdjan. Quelques jours plus tard, son compte Twitter confirmait la haine tenace qu'il voue au peuple arménien tout entier. Un comportement indigne d'un chef d'Etat, qui appelle une condamnation de la communauté internationale.
Le président azerbaïdjanais n'aime pas les Arméniens, et il le fait savoir, multipliant les déclarations haineuses et belliqueuses d'autant plus dangereuses qu'elles n'engagent pas que lui, mais l'ensemble de l'Etat azerbaïdjanais qu'il représente, et qu'il a doté d'une machine de guerre nourrie par les revenus de la rente pétrolière. Après avoir suscité l'indignation en Arménie et dans la diaspora il y a quelques mois en déclarant que "tout Arménien, où qu'il se trouve, doit être considéré comme l'ennemi public numéro un des Azéris", M. Aliev s'en est pris plus précisément au lobby arménien. S'exprimant le 16 novembre lors d'une réception à l'occasion du 20e anniversaire de la fondation de son parti Yeni Azerbaïdjan (Azerbaïdjan nouveau), M. Aliev a notamment déclaré : "J'ai répété à maintes reprises et je veux le répéter ici une fois encore publiquement, c'est le lobby arménien qui est notre principal ennemi. Et ce parce que l'Arménie, comme pays, ne représente aucune importance. En fait, c'est une colonie, un avant-poste, un territoire gouverné depuis l'étranger qui a été artificiellement créé sur d'anciennes terres azerbaïdjanaises". Ainsi donc, M. Aliev, non content de revendiquer la souveraineté de l'Azerbaïdjan sur le Haut Karabagh, étend désormais cette revendication à l'ensemble de l'Arménie, considérée comme une terre historique de l'Azerbaïdjan.
M. Aliev a poursuivi en invoquant "l'islamophobie" sur laquelle s'appuierait le "lobby arménien" et dont "la montée en puissance s'est exprimée lors d'élections qui se sont déroulées dans certains pays". "Les résultats de ces élections ont clairement montré le rôle joué par les formations entretenant l'islamophobie. L'Azerbaïdjan, un pays jeune, dynamique et qui se développe comme un Etat indépendant musulman et moderne, soulève un problème car il ne correspond pas à leurs stéréotypes. Selon ces stéréotypes, les musulmans sont présentés comme une population arriérée", a conclu M. Aliev.
Les récentes révélations sur le compte Twitter de M. Aliev tendent à montrer que la haine de l'Arménien relève chez lui de la paranoïa. On peut y lire par exemple "L'Arménie est ...un pays négligeable...une colonie, un poste avancé géré depuis l'étranger, un territoire artificiel créé sur d'anciennes terres azerbaïdjanaises", "L'Azerbaïdjan devient chaque année de plus en plus fort et puissant, tandis que l'Arménie s'affaiblit et décline tous les ans". "Nous soutiendrons nos efforts pour isoler l'Arménie" ou encore "Les Arméniens et la Diaspora arménienne sont nos pires ennemis". De telles manifestations de haine de la part d'un chef d'Etat devraient susciter les condamnations de la communauté internationale, alors même qu'il entend briguer un 3e mandat, lors des présidentielles de 2013.