Le « Nouvel Observateur » (n° 2510 du 13 au 19 décembre) consacre un article sur la Turquie en titrant « Le pied de nez à Bruxelles » avec la nomination du premier ombudsman Mehmet Nihat Omeroglu très contesté dans son pays. Le « Nouvel Observateur » par un article signé de Laure Marchand écrit « c’est une « mauvaise blague », une « insulte à quiconque possède une once d’intelligence dans ce pays », un « désastre »...Orhan Kemal Cengiz, avocat défenseur des droits de l’homme et chroniqueur au quotidien « Today’s Zaman », ne sait plus quel mot choisir pour décrire l’élection du premier ombudsman, le « défenseur des droits » turc.

Son émoi est compréhensible. A une écrasante majorité, les députés ont confié la mission de défendre les intérêts des citoyens confrontés aux dysfonctionnements de l’Etat à Mehmet Nihat Omeroglu. Or ce magistrat à la retraite est un des juges de la Cour de Cassation qui ont confirmé la condamnation de Hrant Dink pour « dénigrement de l’identité nationale ». Qui plus est, il a « activement fait pression » en ce sens, selon Cengiz.

Six mois plus tard, le 19 janvier 2007, le journaliste d’origine arménienne était abattu à Istanbul par un ultranationaliste. L’élection d’un ombudsman, dont la fonction de médiation exige l’impartialité, était une réforme demandée de longue date par Bruxelles à Ankara. Elle devait symboliser la consolidation de la démocratie dans ce pays candidat à l’entrée dans l’Union européenne. Le choix de Mehmet Nihat Omeroglu n’est pas de bon augure alors que la Turquie pointe à la 76e place sur 97 des pays pour le respect des droits fondamentaux dans le rapport publié à la fin novembre par l’organisation World Justice Project ».

Krikor Amirzayan

mardi 25 décembre 2012,
Krikor Amirzayan ©armenews.com

 

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