L’archevêque Nourhan Manougian, 65 ans, a été élu 97e patriarche arménien apostolique de Jérusalem, un des trois principaux gardiens des Lieux saints, a annoncé jeudi 24 janvier la communauté arménienne dans la Ville sainte.
S. B. Nourhan Ier Manougian, qui était grand sacristain de la Fraternité monastique arménienne de Jérusalem, de facto le numéro deux chargé du protocole, succède à Torkom II Manougian, décédé le 12 octobre à l’âge de 93 ans.
Dès la fin du mois de janvier, en raison de l’hospitalisation de son prédécesseur victime d’une pneumonie et d’une attaque cérébrale, le Patriarcat avait nommé Mgr Manougian vicaire patriarcal pour gérer les affaires courantes. Désormais patriarche, il conduira les communautés arméniennes-apostolique d’Israël, des Territoires palestiniens et de Jordanie.
Un patriarche né en Syrie
À l’issue de deux sessions de vote, mercredi 23 et jeudi 24 janvier, Nourhan Manougian a été élu par 17 voix contre 15 au locum tenens (suppléant), l’archevêque Aris Shirvanian, qui remplaçait temporairement le patriarche décédé. Deux des 34 membres de la Fraternité monastique se sont abstenus, a précisé une source arménienne. Le nouvel élu doit maintenant être approuvé par Israël et le roi de Jordanie.
Le nouveau patriarche arménien de Jérusalem est né à Alep (Syrie) en 1948. Ordonné prêtre à Jérusalem en 1971, il a fait des études à Genève avant d’exercer son ministère aux États-Unis, à New York et au Texas. Il est revenu à en 1999 à Jérusalem où il a été élu grand sacristain de la fraternité monastique arménienne.
L’Église arménienne orthodoxe se partage la garde des lieux saints avec l’Église grecque-orthodoxe et l’Église latine, les plus importantes, ainsi que les Églises syrienne et copte.
Plus que 2000 Arméniens à Jérusalem
Le nombre des Arméniens vivant à Jérusalem est évalué aujourd’hui à 2 000. Selon des estimations, ils étaient 16 000 en 1948, au moment de la création de l’État d’Israël. Présente en Terre sainte depuis le Ve siècle, cette communauté cultivée, industrieuse et commerçante vit dans l’un des quatre quartiers de la Vieille ville de Jérusalem, autour du couvent Saint-Jacques.
L’Église apostolique arménienne compte six millions de fidèles dans le monde. Elle s’est séparée de Byzance après le concile de Chalcédoine (451) qui a condamné le monophysisme (doctrine ne reconnaissant qu’une seule nature, divine, au Christ).
En 1996, un accord christologique a été signé par le pape Jean-Paul II et le catholicos Karekine, mettant fin à ces querelles. Unie à Rome en 1742, l’Église arménienne-catholique compte quant à elle environ 200 000 fidèles.
F.-X. M. (avec AFP et Nouvelles d’Arménie)
24 janvier 2013