Dans la province de Jézirah, en haute Mésopotamie syrienne, l’augmentation exponentielle du nombre des enlèvements – effet collatéral du conflit syrien – continue à affecter gravement les populations civiles y compris au sein de zones non intéressées par les affrontements entre les rebelles et l’armée régulière. Le dernier enlèvement en date a été celui d’un pharmacien chrétien enlevé Dimanche et pour lequel a été demandé une rançon d’un million de lires syriennes (près de 11.000 €uros). « Pour les bandits de toute sorte – indique Mgr Jacques Behnan Hindo, titulaire de l’Archiéparchie syro-catholique d’Hassaké-Nisibi – il s’agit d’un bon moment pour faire de l’argent ».
Les chrétiens protestent contre les enlèvements
Vendredi dernier, des dizaines de chrétiens ont improvisé un barrage en brûlant des pneus à un carrefour de la ville d’Hassaké afin de protester contre l’enlèvement « éclair » du Recteur de l’Université publique Al-Furat, le chrétien Jack Mardini, enlevé en plein jour par des hommes armés et libéré deux heures plus tard. Dans son cas, derrière l’enlèvement, ne se trouvait pas une tentative d’extorsion mais des questions liées au fonctionnement de l’Université. On se trouve donc devant un recours aux enlèvements visant à résoudre, par des abus, des conflits d’intérêts personnels et sociaux.
La communauté chrétienne n'est pas une cible privilégiée
Au cours de ces dernières semaines, dans la seule ville d’Hassaké, ont été enregistrés une cinquantaine d’enlèvements, dont près de la moitié ont concerné des chrétiens. « Nombre des personnes enlevées sont des médecins, des avocats et des membres des professions libérales – remarque Mgr Hindo – mais désormais, les enlèvements commencent à concerner également les pauvres ». L’Archevêque dément cependant le fait que les enlèvements aient pour cible privilégiée les chrétiens. « Au cours de ces derniers jours – raconte Mgr Hindo – certains otages musulmans ont cherché à rappeler les ravisseurs au sens de la pitié, racontant leur pèlerinage à la Mecque. Les bandits ont commencé, pour toute réponse, à maudire le nom d’Allah et du prophète Mahomet, déclarant que leur seul intérêt est l’argent ».
AED lance une aide aux réfugiés
La fondation Aide à l'Eglise en Détresse va consacrer 155 000 euros pour les réfugiés syriens vivant maintenant au Liban et en Jordanie. Ces populations doivent affronter les frimas de l’hiver qui aggravent leurs conditions de vie. Selon le père Halemba, responsable international d’AED pour le Proche-Orient, l’Eglise est devenue l’unique point de référence pour les réfugiés chrétiens. C’est pourquoi distribuer l’aide à travers les diocèses et la Caritas est essentielle souligne-t-il. (Fides)
4 février 2013