Le président d’une Mosquée invite à prendre contact avec le secrétaire d’Etat Emir Kir.

 
 

L’histoire se passe il y a quelques jours, à Bruxelles. Dans une mosquée à Schaerbeek. La mosquée Hicret, située Chaussée de Haecht, 124 à Bruxelles. La mosquée fait partie de la fédération islamique de Belgique, elle-même une filiale de l’organisation allemande Islamische Gemeinschaft MiliGörüs, une organisation fondée par l’ex-Premier ministre turc Necmettin Erbakan.

Juste avant la prière, le président de la Mosquée, Halit Cevik, invite les fidèles à ne pas oublier les prochaines élections régionales et européennes du 7 juin et tente de sensibiliser les absents. Beaucoup seront en effet déjà en vacances à cette date-là. Et insiste-t-il, des sanctions financières sont prévues pour les personnes qui n’accomplissent pas leur devoir électoral. Jusque-là, rien d’anormal. Mais le président de la Mosquée ne s’arrête pas là : il donne aussi les coordonnées téléphoniques du ministre d’Etat Emir Kir (c’est comme cela que l’on appelle le secrétaire d’Etat dans la Communauté turque). Les fidèles sont invités à prendre contact avec la secrétaire d’Emir Kir, pour connaître la procédure de vote par procuration. "J’ai effectivement communiqué une telle information avant la prière car le cabinet du ministre ainsi que son entourage nous ont demandé d’informer nos fidèles sur le fait que le vote est une obligation en Belgique et qu’il y a des sanctions financières possibles en cas de manquement. Pour échapper à ces sanctions, il convenait d’appeler la secrétaire d’Emir Kir, qui pouvait fournir des procurations aux personnes intéressées". Le président de la mosquée précise que sa démarche était purement apolitique et seulement motivée par le souci de bien informer les fidèles de la mosquée.

Le journaliste indépendant d’origine turque, Mehmet Koksal, qui était présent à la Mosquée ce jour-là, estime au contraire qu’il y a eu "abus de pouvoir et manipulation."

Quant à Emir Kir (qui sera 3e sur la liste régionale du PS), il dément toute instrumentalisation mais reconnaît une certaine maladresse. Interrogé par la RTBF, il se justifie en ces termes : "Quel mal y a-t-il à cela. Il s’agit d’un simple travail citoyen "

 V.d.W.

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