Ses chemins ont croisé ceux d’Ibuka Belgique à l’aube du génocide qui a endeuillé le Rwanda. Edouard Jakhian nous avait précédés dans le combat qui attendait Ibuka, lui qui, en 1994, se battait déjà depuis des décennies, non seulement pour la reconnaissance du génocide commis sur les Arméniens, mais également pour la sauvegarde des droits fondamentaux de l’homme transgressés sous le couvert de génocides notamment.
Dès le lendemain du génocide commis sur les Tutsi du Rwanda, Edouard Jakhian n’a donc pas hésité à prendre Ibuka à bras –le- corps avec son inépuisable expérience.
Homme clairvoyant, il avait consacré un temps précieux à sonder l’essence du négationnisme et à disséquer ses méandres, « négationnisme » qui n’est rien d’autre que la perpétuation du génocide.
Edouard Jakhian transcendait par ailleurs ces concurrences qu’on retrouve chez certaines victimes de génocides.
Malgré son agenda chargé, Edouard Jakhian tenait à participer activement dans nos ateliers de réflexion autour des questions suscitées par les génocides.
Il était au rendez vous, les 07 avril, lors de la marche de souvenir et la soirée de la mémoire à Bruxelles. Il ne s’est jamais fait prié chaque fois que nous l’avons convié à prendre la parole au nom de sa communauté, dont il était un éminent éclaireur.
Ses interventions, dans un langage châtié, se distanciaient pourtant de la langue de bois et allaient droit au cœur de ceux et celles dont les blessures de génocides ne se referment pas.
Grâce à son humanité, à son humilité et à sa sagesse, les associations arméniennes, juives et rwandaises qui ont fondé leur combat sur la perpétuation de la mémoire des victimes de génocides, la lutte contre la négation de génocides et la poursuite - devant les
juridictions - des auteurs des crimes des crimes, cheminent ensemble en Belgique.
La mort inopinée d’Edouard Jakhian laisse un vide qu’il est impossible de combler tant il avait des talents et des qualités. Mais de son vivant il avait déjà su transmettre le flambeau à temps, si bien que la Communauté arménienne de Belgique, à la tête de laquelle se trouve Michel Mahmourian aujourd’hui, a déjà emboîté le pas d’Edouard Jakhian. Tel est l’héritage on ne peut plus précieux que nous laisse Edouard Jakhian.
Puissent ses belles et altruistes actions consoler sa famille, ses proches et la Communauté arménienne où qu’elle soit.
Ibuka Mémoire et Justice.
Bruxelles ce 22 mai 2013.
.............................
IBUKA-Mémoire & Justice asbl
Rue de la Prévoyance, 58
B – 1000 Bruxelles
Tél/Fax : + 32 - 02 513 21 44
E-mail :