Le Rwanda ne négociera jamais avec les ex-génocidaires hutus de 1994 en partie réfugiés en République démocratique du Congo (RDC) en dépit de l'accord-cadre sur la pacification de l'est du Congo signé en février à Addis Abeba, a affirmé mercredi sans ambages la ministre rwandaise des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo.
"La position du Rwanda par rapport à ce groupe (les Forces démocratiques de Libération du Rwanda, FDLR, ndlr) est très claire: le Rwanda ne va jamais négocier avec des individus qui par leurs actions mais surtout par leur idéologie continuent à prôner l'extermination d'une partie des Rwandais. Ça, c'est catégorique", a-t-elle affirmé à la presse à l'issue d'un entretien avec le ministre belge de la Coopération au développement, Jean-Pascal Labille. "Il n'est pas question de s'asseoir à la table des négociations" avec les FDLR, a-t-elle ajouté. Mme Mushikiwabo a rappelé que le Rwanda avait dès 1995 posé deux conditions à la réinsertion de ceux que Kigali considère comme responsables du génocide de 1994, qui a fait selon l'ONU quelque 800.000 morts, principalement des Tutsis: l'abandon des armes et de leur idéologie (génocidaire). Le Rwanda a déjà ainsi accepté le rapatriement de plus de 10.000 personnes, dont certains sont officiers supérieurs au sein de son armée, a fait valoir la chef de la diplomatie rwandaise. M. Labille, tout en affirmant "comprendre parfaitement" la position rwandaise, a pour sa part souligné la responsabilité de la communauté internationale dans un règlement du problème des FDLR. C'est le président tanzanien Jakaya Kikwete qui avait, après la conclusion de l'accord d'Addis Abeba, appelé Kigali à dialoguer avec les FDLR, alors que la RDC est invitée à négocier avec la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). (Belga)
12 juin 2013