L’Université Humboldt installe un nid de propagande pour un État criminel. C’est en ces termes que l’Association universitaire arménienne 1860 (AAV) décrit le fait récemment découvert, à savoir que la prestigieuse université de Berlin crée une Chaire financée par le gouvernement azerbaïdjanais.
L’Azerbaïdjan est considéré comme l’un des pires États de non-droit du monde, mais le pays possède de riches gisements de pétrole et de gaz naturel. C’est apparemment une raison suffisante pour tolérer une telle catastrophe dans le monde scientifique à Berlin : quand il s’agit d’accès à des ressources naturelles précieuses, la réputation scientifique peut souffrir un peu.
L’AAV est inquiète, car l’objectif est plus qu’évident. Il est clair que les méfaits politiques et historiques seront lissés afin que l’image du pays soit propre. L’accord de coopération entre la Humbold et le gouvernement de Bakou déclare explicitement que le professeur devra contribuer, outre ses recherches et son enseignement, à « sensibiliser à l’histoire de l’Azerbaïdjan. »
Mais surtout : « L’ambassade [de l’Azerbaïdjan] aura l’occasion de faire des suggestions pour le travail de fond du corps enseignant de la Chaire. » L’AAV se demande comment la Chaire va réinterpréter, par exemple, les massacres qui ont fait rage en 1988 dans la ville industrielle de Sumgaït, lorsque des gangs d’assassins ont exécuté brutalement la population arménienne. Des gangs d’assassins, à qui la municipalité de la ville avait fourni des listes contenant les adresses des Arméniens.
De l’avis de l’AAV, en établissant cette Chaire d’enseignement, l’Université Humboldt s’engage dans un conflit d’intérêts insoluble entre intégrité scientifique et relations publiques politiques.
22 février 2014
Vorstand des Armenisch-Akademischen Vereins 1860 e.V.
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©Traduction de l’anglais C.Gardon pour le Collectif VAN