Un étudiant d’origine kurde âgé de 17 ans, Muslum A., à une nouvelle fois déposé plainte mercredi contre des condisciples d’origine turque qui le menaçaient de représailles en raison de son appartenance raciale et de sa défiance à l’égard du gouvernement turc.

 Muslum, ainsi que le révélait le site Info-Turk, avait été déjà victime d’une agression subie le 28 avril à l’heure de la récréation au Lycée Guy Cudell à Saint-Josse. Ce jour-là, Muslum semble avoir dénigré ou critiqué un drapeau turc porté par l’un de ses condisciples. Il avait été entraîné dans les toilettes de l’établissement par 7 jeunes Turcs, soupçonnés être proches de l’organisation nationaliste des « Loups Gris ». Il y a été passé à tabac. Le préfet de l’établissement est intervenu et une ambulance a transporté la victime à l’Hôpital. Il s’est vu délivrer un certificat d’incapacité à fréquenter les cours pour une durée de dix jours. Le bourgmestre de Saint-Josse, Jean Demannez (PS), confirme la matérialité de cet incident. Il qualifie les faits de « ratonnade ». Les 7 jeunes impliqués dans cette affaire, nous dit-il, ont été déférés au parquet et ont été écartés de l’école par mesure d’ordre. « Une décision de renvoi éventuel doit être prise par le Conseil de classe et ’école, conformément aux réglementations de la Communauté française. Le Collègue communal, pouvoir organisateur de l’école, devra statuer. », nous a-t-il déclaré. Le jeune Muslum a déclaré à la police n’avoir jamais eu de contact avec ses agresseurs. « Ils m’ont battu sauvagement malgré que j’aie nié avoir dit de telles choses (NDLR : sur le drapeau turc). Ils hurlaient en me frappant, « Vous les Kurdes, on ne va pas vous laisser habiter à Saint-Josse, on va vous raser, on va te brûler comme nous avons incendié votre association auparavant ». L’été dernier, un local d’une association kurde avai été incendiées par de jeunes militants nationalistes turcs. Des émeutes avaient énervé le quartier de la place Saint – Josse. Selon des Kurdes, les jeunes agresseurs turcs de Muslum seraient ceux qui auraient bouté le feu à un café kurde proche de la rue de Liedekerke. Ces nouveaux incidents démontrent que les tensions demeurent latentes entre Turcs et Kurdes.

Marc Metdepenningen  www.lesoir.be