Elections européennes : la Fédération Euro-Arménienne publie son rapport quinquennal
Le rapport éclaire les positions des groupes politiques de 2004 à 2009
La Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie (FEAJD) a publié ce jour son rapport quinquennal sur la dernière législature de Parlement Européen. Le rapport éclaire les positions adoptées par les différents groupes politiques sur des questions liées aux affaires étrangères, comme l’adhésion de la Turquie, la Politique Européenne de Voisinage, les relations entre l’Union européenne et l’Arménie ou la destruction par l’Azerbaïdjan du patrimoine culturel arménien.
Depuis deux législatures (10 ans), la Fédération s’est faite l’interprète des attentes des citoyens européens sur ces enjeux cruciaux qui engagent l’avenir de l’Union. Depuis lors, elle constitue pour les institutions de l’Union le principal interlocuteur issu de la société civile européenne en ce qui concerne ces questions.
Le document présenté, qui s’appuie sur une analyse des votes exprimés, « présente les positions que défendirent les principaux groupes politiques ou certains de leurs membres les plus actifs afin que, à la veille des élections européennes, le citoyen européen puisse fonder son choix sur des informations factuelles et objectives ».
Il ressort en première lecture que les députés sortants des grands groupes politiques étaient fragmentés sur les positions à tenir à l’égard de ces questions où la nécessité d’affirmer les valeurs de l’Union rentraient le plus souvent en conflit avec le souci de ne pas froisser les susceptibilités de la Turquie, notamment sur la question de la reconnaissance du Génocide des Arméniens comme préalable à son adhésion.
Ainsi les conservateurs du Parti Populaire Européen (PPE) globalement hostiles à l’adhésion de la Turquie utilisèrent cette question éthique en 2004, 2005 et 2006 lorsque l’adhésion rapide de la Turquie apparaissait comme probable. Ils s’en dessaisirent les années suivantes, lorsque la question perdit son actualité, bien que quelques députés aient continué à la soutenir.
Au sein du groupe socialiste, les Français qui s’étaient engagés à faire de cette revendication celle du Parti Socialiste Européen (PSE) sont restés seuls sans réussir à agréger les autres délégations du PSE. Si les socialistes français sont restés remarquablement fidèles à cet engagement, la politique globale du PSE s’est progressivement alignée sur les désirs d’Ankara.
Le groupe libéral et démocrate (ALDE) est à peu de choses près dans la même situation que le groupe socialiste : le noyau dur des quelques parlementaires démocrates continue à soutenir les valeurs européennes tandis que la majorité des libéraux privilégie l’adhésion de la Turquie sans se soucier vraiment des violations des principes de l’Union par ce pays.
La Gauche Unie Européenne a la position la plus cohérente avec un soutien par principe à l’adhésion de la Turquie mais avec l’exigence préalable très fermement exprimée du respect des valeurs européennes, au nombre desquelles la reconnaissance du Génocide. Quant au groupe des Verts, le rapport souligne qu’il a « progressivement glissé d’une posture de défense des immigrés turcs contre les discriminations à une position de facilitation inconditionnelle de la politique de la Turquie par la dissimulation des obstacles légitimes qui empêchent la poursuite de son processus d’adhésion » et qu’il « constitue aujourd’hui un véritable groupe de pression de la Turquie au sein du Parlement européen. »
Le rapport est disponible sur le site de la Fédération Euro-Arménienne.
A la veille de la nouvelle législature, la Fédération entend continuer à jouer tout son rôle de passerelle entre les attentes des Européens et les institutions de l’Union.