L’ambassadeur de Turquie en Belgique, Fuat Tanlay, est en colère contre l’échevin de Saint-Gilles Carlo Luyckx (PS) et « des partis politiques » lancés « dans la chasse aux voix ».
Samedi dernier, les associations alévites de Belgique avaient convié à Anderlecht un millier de personnes à l’occasion de leur 4e Festival culturel. Parmi les VIP présents se trouvaient plusieurs personnalités du PS : Fadila Laanan, la ministre de la Culture et de l’Audiovisuel de la Communauté française, le ministre bruxellois Emir Kir et quelques seconds couteaux du MR, du CDH et d’Ecolo, appelés à fêter la culture alévie, une communauté qui professe un islam moderne (25 % de la population turque dont 16.000 installés en Belgique).
Le spectacle était plaisant jusqu’à ce que l’échevin PS Carlo Luyckx se lance dans un discours diplomatiquement incorrect : « Le gouvernement turc serait bien inspiré de démontrer son ouverture vers le progrès en répondant positivement à la demande de la Confédération alévite en Europe de faire de l’hôtel Madimak (là où furent massacrés des Alévites en 1979, NDLR) un musée pour la paix et la démocratie. » Et de terminer, gaullien et en turc : « Vive la lutte démocratique des Alévites ! »
L’ambassadeur lui a lancé : « Vous êtes insolent ! » Il a rédigé un communiqué dans lequel il fustige « une intrusion dans les affaires intérieures turques » et dénonce : « La chasse aux voix de partis politiques (belges) relève de leur responsabilité ! » La presse turque s’est emparée de l’affaire. Voilà qui est plutôt malvenu pour le PS auquel ses détracteurs reprochent de ne pas assumer la reconnaissance du génocide arménien pour flatter son électorat turc de Bruxelles. La défense des Alévis, plus rentable que les réticences sur le génocide arménien ?
Carlo Luyckx, lui, assume sa liberté de parole. En matière de droits de l’homme, il en connaît un bout : il est le cofondateur du Centre d’études tibétaines…
23 mai 2009METDEPENNINGEN,MARC