À Bruxelles, le poids des communautés est d'une rare ampleur
BRUXELLES "Heureusement pour nous que la Wallonie a ses chômeurs et Bruxelles ses étrangers." La blague est limite. Mais a le mérite d'aller droit au but. Elle tournait, hier comme au lendemain de chaque élection, dans les rangs du PS. À Bruxelles, les votes des Belges issus de l'immigration constituent une aide de poids pour les partis présentant des candidats issus de ces communautés.
Au PS , les élus d'origine maghrébine ramassent ainsi plus de 29.000 voix. Certains, comme Fadila Laanan, séduisent bien plus largement que la communauté dont ils sont issus. D'autres - la plupart échevins tels que Saidi Fatiha, Mohamed Daif, Mohamed Azzouzi, Ahmed El Ktibi ou Nadia El Yousfi - jouent de leur ancrage local.
La communauté turque vote elle aussi très largement pour ses hommes. Ses élus PS ont récolté près de 18.000 voix. Emir Kir y a recueilli une très large majorité de ses 11.546 voix. Les échevins d'origine turque ont eux aussi assuré leurs voix par ce biais. L'exception qui confirme la règle ? Emin Özkara. Le député sortant a fait ses 3.106 voix dans les quartiers turcs de Schaerbeek.
Le CDH a quant à lui misé sur la communauté congolaise. En chef de file, Bertin Mampaka a drainé 6.100 votes en sa faveur. Et l'effet Pierre Migisha n'est pas minime : 3.402 voix. Le cas de la plus jeune élue du Parlement risque lui aussi de faire école. Voici quinze jours, Mahinur Ozdemir créait la polémique malgré elle lorsque son parti a camouflé son foulard sur les prospectus électoraux. Une jolie pub qui a vraisemblablement aidé à son élection.
A contrario , la candidate chinoise Angelina Chan (MR, 2.209 voix) n'a pas réussi à suffisamment convaincre sa communauté - malgré ses flyers en chinois.
Mathieu Ladevèze
© La Dernière Heure 2009