Communiqué du Fonds Arménien de France - Paris,Le 4 juillet 2018.
Chère Amie, Cher Ami,
Le Fonds Arménien de France a appris hier, avec consternation, l’arrestation du directeur exécutif du Fonds Arménien Hayasdan (Himnadram), Ara Vardanian, survenue le 2 juillet 2018 à Erevan. Le Service de sécurité nationale (SSN) d’Arménie le soupçonne de s’être « approprié » des sommes et d’avoir « abusé » de sa position, en s’étant servi d’une carte bancaire qui bénéficie d’une ligne de crédit du Himnadram pour des « buts personnels », y compris pour parier sur des sites de jeux en ligne.
Selon le SSN, les sommes en question représentent, de 2016 à 2018, l’équivalent de 229 000 euros. Toujours selon le SSN, Ara Vardanian a déclaré aux enquêteurs qu’il a remboursé au Himnadram ces sommes, soit aux dépens de dons reçus par lui, soit par ses moyens personnels, « pour occulter » ses opérations. A ce stade de l’enquête, on ne dispose pas d’autre précision. On ne sait pas, en particulier, à quelle hauteur les sommes ont été remboursées ni la répartition exacte des moyens de remboursement utilisés.
Il faut certes respecter totalement la présomption d’innocence de toute personne accusée d’actes délictueux, en attendant que l’enquête aille à son terme et que, si elle est saisie, la justice se prononce. Si toutefois les faits reprochés à Ara Vardanian étaient avérés, ils porteraient préjudice à une organisation qui a joui de la confiance de dizaines de milliers de donatrices et donateurs dans le monde et qui s’est employée, pendant plus de 25 ans, à réaliser des projets de développement socio-économique de grande ampleur dont bénéficient aujourd’hui des centaines de milliers de personnes en Arménie et en Artsakh.
La confiance des donateurs et des donatrices doit être instamment et totalement rétablie. C’est grâce à elle que le Fonds Arménien a pu participer à la reconstruction de la zone ravagée par le séisme de 1988, casser les effets du blocus frontalier imposé par l’Azerbaïdjan et la Turquie en 1993, contribuer depuis 1995 au redressement de l’Artsakh qui sortait d’une guerre dévastatrice et de sept décennies d’occupation azérie, créer un vaste réseau d’infrastructures (routes, canalisations d’eau, électricité, gaz), lancer à partir de 2009 des projets complexes de formation professionnelle et de développement agro-pastoral et, plus récemment, initier l’essor de l’énergie solaire en Arménie et en Artsakh. Sa mission est loin d’être terminée car les besoins sont énormes. Les agissements d’une personne ne doivent ni faire oublier l’immense travail accompli par le Fonds Arménien ni empêcher celui-ci de réaliser les tâches qui l’attendent.
Le Fonds Arménien de France tient à souligner que tous les dons reçus par lui ont bien été utilisés pour les projets auxquels ils étaient destinés et qu’il gère directement les projets complexes lancés depuis 2009. Il s’emploiera, en accord avec le gouvernement issu de la « Révolution de velours » en Arménie, qui a fait de la lutte contre la corruption sa priorité absolue, et avec les autres branches du Fonds dans le monde, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour que cette triste page soit tournée, que la confiance soit rétablie et que le Himnadram poursuive son action avec encore plus de détermination qu’auparavant.
Le Fonds Arménien de France demande à ses bénévoles, ses donatrices et donateurs de l’aider à diffuser ce message auprès du plus grand nombre possible. Comme l’a déclaré le 25 mai le Premier ministre Nikol Pachinian, au dernier conseil des Gouverneurs du Fonds, l’adhésion des Arméniens de la Diaspora au Fonds donne la mesure de la confiance que ceux-ci accordent à l’Arménie elle-même.
Bedros Terzian
Président du Fonds Arménien de France