Commémorations du génocide de 1915: discours du président du Comité des Arméniens de Belgique

24/04/2021-« Votre excellence, Monseigneur, Mesdames et messieurs les députés, messieurs les bourgmestres, chers amis,

Cette année, comme chaque année, nous commémorons le génocide de 1915. Nous nous acquittons d’un devoir envers les victimes de cette acte de barbarie. 

Car le génocide des Arméniens ne relève hélas pas seulement de l’histoire. Cette année, vous le savez, nous commémorons également les plus de 4 000 victimes de la guerre qui vient de se dérouler au Karabakh. Nous pensons aussi à leurs familles et aux dizaines de milliers de réfugiés. La volonté de la Turquie et de l’Azerbaïdjan, alliés, de chasser les Arméniens du Karabakh, est la continuité de la politique de nettoyage ethnique qui a culminé en 1915.

Nous devons nous souvenir, et nous nous souviendrons, que l’Union européenne n’a rien dit pendant cette guerre, pas un mot.  Oui, cette Europe de paix et de droits de l’homme. Cette Europe fondée sur le « plus jamais ça » au lendemain de l’Holocauste ; cette Europe qui prétendait construire un voisinage de paix et de prospérité. Cette Europe-là s’est tue. Dont acte. Mais si l’Europe s’est tue, en revanche nombre d’Européens ont su réagir.

Je voudrais ici vous remercier tout particulièrement, vous qui êtes présents et qui vous êtes engagés pour la justice et pour la paix. 

Je voudrais aussi remercier du fond du cœur le bourgmestre de la commune d’Ixelles, notre hôte. Il a tenu en effet à ce que la cérémonie ait bien lieu cette année, malgré les restrictions sévères. Je profite de l’occasion pour rappeller à chacun de respecter scrupuleusement la distanciation. Enfin, la durée de la cérémonie est elleaussi limitée par la loi. Je demande donc à tous ceux qui prendront la parole de limiter leur intervention strictement selon la durée convenue.

Pour ce qui est des Arméniens en Belgique et partout dans le monde, nous n’oublierons pas que notre combat n’a pas de sens s’il n’est pas inspiré par nos valeurs. Malgré le dégoût, le désespoir, la désillusion, nous savons que le principal danger est d’apprendre de nos bourreaux et de sombrer à leur niveau de dépravation. Nous serons toujours aux côté de ceux qui veulent construire un monde meilleur. Et en ce 106ème anniversaire, chers amis, tout reste à faire.»