La Belgique, comme l’Union européenne, ont condamné l'intervention militaire entamée cette semaine par l'armée turque, intervention qui, selon l'UE, « nuit à la stabilité de la région entière, exacerbe les souffrances de la population civile et provoque des déplacements de population supplémentaires ».
L’intervention de la Turquie en Syrie est motivée principalement par son hostilité à la formation d’une autonomie kurde au nord du pays ; son intention affichée est d’installer dans cette région habitée par les Kurdes un grand nombre de réfugiés syriens sunnites originaires d'autres régions de Syrie afin de changer l’équilibre démographique.
En cela, la Turquie s’inscrit dans une tradition de « politiques de populations » qui constitue une pratique historique de l’Etat turc et de son prédécesseur, l’Empire ottoman. Ces politiques visent à modifier, par la violence, l’équilibre des populations pour mieux asseoir le pouvoir en place. Le génocide des Arméniens et d’autres populations chrétiennes de l’Empire ottoman, suivi par l’expulsion des grecs, en constituent l’un des principaux modèles.
C’est précisément en opposition à ces politiques, mises en œuvre en Europe par l’Allemagne nazie et l’URSS stalinienne, que l’Union européenne s’est constituée. La pratique des «politiques de populations» aux portes de l’Europe n’est pas seulement une désastreuse violation des droit de l’homme : c’est aussi un défi lancé à l’Union européenne et une menace à son intention.
Au-delà des déclarations du moment, nous invitons nos compatriotes à veiller à ce que la Belgique avec l’Union européenne, résistent à l’action de la Turquie en Syrie, dénoncent les violations qu’elle y commet déjà, et la sanctionnent pour les actions qu’elle aura commises. Il en ira de la crédibilité et de l’avenir de l’Europe.
Rappelons que la Turquie, toujours candidate à l’adhésion à l’UE, a d'ores et déjà accès au marché intérieur de l’UE et bénéficie d’une soutien financier substantiel de sa part. La Turquie est également membre de l’OTAN, et bénéficie en tant que telle de la protection militaire des autres Etats de cette alliance ainsi que de l’accès à leurs technologies militaires.