Le 22 juillet 2020 a eu lieu une manifestation devant l’Ambassade d’Azerbaïdjan rassemblant plus de 1000 personnes. Les manifestants répondaient à l’appel du Comité des Arméniens de Belgique et protestaient contre les attaques de l’Arménie par son voisin, la république d’Azerbaïdjan.
Une foule était également assemblée à l’intérieur du périmètre de l’ambassade d’Azerbaïdjan. Cherchant à couvrir par leurs cris et leurs invectives les discours des manifestants, les Azéris jetaient des projectiles à intervalle régulier vers les manifestants. La police ne put réagir malgré les demandes répétées des organisateurs de la manifestation car les projectiles venaient de l’intérieur de l’enceinte de l’ambassade.
Le prêtre arménien en Belgique, le Père Zadik Avedikian, fut ainsi atteint par un projectile, sans toutefois souffrir de blessure. D’autres personnes furent atteintes également. Au bout de trente minutes de ces provocations environ, certains des manifestants arméniens tentèrent de jeter à leur tour des projectiles dans l’ambassade en dépit des consignes des organisateurs.
Malgré les provocations et le désordre, les orateurs purent finalement communiquer leur message. Le Père Zadik Avedikian invita le peuple azéri au dialogue et à la paix. En tant qu’homme de Dieu, il invoqua la foi des chrétiens et des musulmans en un dieu commun pour refuser la guerre.
De son côté, Nicolas Tavitian, président du Comité des Arméniens de Belgique, appelait la Belgique et l’Europe à témoigner : « que l’on cesse de renvoyer dos à dos l’Arménie et l’Azerbaïdjan, comme si, depuis trente ans, il n’y avait pas de vérité à dire, pas de mémoire à garder, pas de valeurs européennes à défendre. Il a fallu près de cent ans pour que l’Europe reconnaisse enfin le génocide de 1915. Combien de temps lui faudra-t-il pour dire la vérité sur ce conflit ? ».
La capacité de l’Europe à dire les faits est en effet fondamentale pour faire avancer la cause de la paix. A l’inverse, on aurait tort de penser qu'une reprise de la guerre dans le Caucase n’aurait pas des répercussions dans le reste de l’Europe.