Qui pourra oublier l’étrange été 2020 ? Cet été, la plupart d’entre nous n’avons guère voyagé, ou alors pas très loin. Mais même les frontières fermées par l’épidémie ne peuvent couper ce lien qui nous unit au reste du monde arménien.
Le 12 juillet, la guerre reprenait avec l’Azerbaïdjan, cette fois-ci dans le Tavoush, dans le nord de l’Arménie. Les combats s’interrompirent après une semaine environ, faisant 16 victimes, dont quatre arméniennes. La reprise des combats provoqua une vive émotion parmi les Arméniens du monde et un silence relatif dans la presse.
Environ mille Arméniens se retrouvèrent pour manifester devant l’Ambassade d’Azerbaïdjan, pour appeler à la paix et demander à l’Union européenne de sortir de son silence et aider à préparer la paix. On lira dans ces pages le communiqué publié en juillet par le Comité.
Deux semaines plus tard, nous étions secoués cette fois par la terrible explosion qui dévasta le ville de Beyrouth le 4 août. Parmi les nombreuses victimes, on compte 15 morts et des centaines de blessés arméniens. Des milliers de familles ont aussi vu leur domicile ou leur commerce endommagé ou détruit.
L’explosion provoqua cette fois-ci une vive émotion en Europe, et tout particulièrement chez les Arméniens. Beyrouth occupe une place toute particulière dans le monde arménien : la ville fut un refuge pour de nombreux rescapés du génocide, devint rapidement un foyer culturel important pour l’ensemble de la diaspora, et irrigua l’ensemble de la diaspora de son dynamisme.
Comme le reste du monde arménien, notre communauté agit sans attendre. Les associations arméniennes de Belgique, sous l’égide du Comité, ont ainsi lancé une campagne de levée de fonds pour aider les Beyrouthins (voir l’appel à la solidarité dans ces pages). Il n’est pas trop tard pour y contribuer : un concert en ligne « live » est prévu pour le 20 septembre prochain.
A quelque chose, malheur est bon : chacune de ces urgences nous a rappelé que la solidarité et la mobilisation sont solidement ancrés au cœur des Arméniens. A chaque mobilisation, nous nous sommes efforcés de perfectionner notre organisation, qui seule peut donner toute sa portée à l’enthousiasme de la communauté.
A présent, le temps s’est rafraîchi, et la rentrée est là. Les associations ouvrent peu à peu leurs écoles et reprennent leur formations ; les activités culturelles reprennent elles aussi, avec toutes les contraintes que l’on connaît.
La Communauté reprend quelques grands projets, qui ont vocation à nous rendre plus forts et à préparer l’avenir.
Ainsi, nous lancerons prochainement les préparatifs pour le centenaire de la communauté, en 2022. Une coordination des activités et organisations des jeunes de la communauté est également en préparation. La Fondation Gulbenkian envisage de lancer bientôt en Belgique l’enquête d’opinion « Armenian Diaspora Survey », avec notre soutien. Toutes les associations arméniennes du pays se réuniront prochainement pour planifier leur coopération. Nous poursuivons aussi nos efforts auprès de Parlement fédéral pour qu’il modifie la loi du 25 avril 2019 sur le négationnisme – cette loi exclut de son objet le génocide des Arméniens.
Les projets sont nombreux. Tous ont un point commun : ils visent à renforcer notre unité et les liens entre nous, ils visent à assurer la pérennité de la communauté arménienne de Belgique et ils cherchent à faire entendre sa voix. Notre but : que chacun de nous, Arméniens de Belgique, sachions que nous appartenons à une communauté et que nous trouvions l’occasion d’y participer – par notre travail, par notre talent, par notre contribution financière… et, bien sûr, par notre vote.
Nicolas Tavitian Président du Comité des Arméniens de Belgique